Zerbinette & Leveto, plus haut,
1. En d’autres temps, je fus incorporé au 12 ème Régiment de chasseurs, à Sedan (Ardennes) où j’ai passé 12 mois délicieux : une 4L Renault (toujours dispo dans un garage perso, situé à 150 m du quartier), une fiancée à Bouillon (Belgique) et une autre, pour les permissions, à Vieux-Moulin (Picardie).
Pour l’édification particulière de Zerbinette, cette indiscrète avide de sigles trigrammés, ce régiment héroïque utilisait à plein temps des EBR, c’est-à-dire des sortes de tanks hyper véloces : 100 km/h sur une autoroute de RFA en marche avant… et autant en marche arrière si la RDA s’était montrée menaçante.
C’est vous dire tout le tempo possible sur un dancefloor géopolitique du temps de la Guerre froide.
Mais, les choses étant ce qu’elles sont, je n’avais pas le gabarit anatomique pour oser prétendre pénétrer dans ce genre d’engin.
De Gaulle non plus, on l’a allongé dessus… à l’horizontale.
Pour des questions de finesse d’oreille décelée, on m’a donc mis de « corvée de morse ».
2. Là où j’ai un peu travesti la réalité (façon exagération méridionale), c’est quand j’ai parlé ici d’un mois passé à Sissonne… pour une manoeuvre.
En y réfléchissant bien maintenant, ça ne devait être que 15 jours… ou 10… ou 8… je ne sais plus, c’est si loin ! Mais c’est sans importance : – Quand on a aimé, on ne compte plus.
3. Mais il faut imaginer les choses.
En ces temps-là, on avait déjà inventé une sorte talkie-walkie réglementaire qui permettait à n’importe quelle ganache engagée de communiquer avec un tank de l’époque. Et le camp de Sissonne n’est pas vraiment gigantesque de proportions .
Dans ces circonstances, j’ai opportunément été considéré parfaitement inutile comme radio spécialisé es communications discrètes et longue distance.
Alors, un gradé obséquieux qui tenait à laisser un souvenir ineffable de son passage dans l’Aisne, m’a confié le soin de reproduire le blason du régiment qu’il comptait bien offrir au Camp de Sissonne : il savait comme je pouvais très bien dessiner des petits miquets… et en l’occurrence, 4 cavaliers* sur un cheval ALC**.
J’avais carte blanche… et une jeep avec pilote à ma discrétion.
4. Premier jour : un aller-retour Sissonne/Laon pour repérer les lieux et acheter une plaque de bois, un crayon et quelques ustensiles préalables.
Deuxième jour ? Faut qu’on y retourne, j’ai oublié le gesso.
Troisième jour ? On attend patiemment que ça sèche.
Quatrième jour ? On ponce l’apprêt avec un soin particulier et on dessine les fils Aymon et leur canasson.
Cinquième jour ? On entame les aplats. Avec détermination farouche.
Sixième jour ? Le gradé commanditaire s’inquiète de l’état d’avancement des travaux.
On lui explique alors (et patiemment) que Vinci a passé bien du temps à faire sa Joconde et que les préfectures de province méconnaissent encore l’acrylique, si preste à l’exécution.
Il en convient et reconnaît aussi que la peinture à l’huile, stratégiquement, est la plus sûre : le gras sur maigre for ever, celui qui est tout de patience admise.
Septième jour ?… Huitième ?… Neuvième ?… Dixième ?… idem.
……………
Il m’est resté de cet épisode de la geste de Moi-Même (héroïque et patriotique) une satisfaction qui n’a d’égale que celle, maintenant, d’avoir signalé au blog de Leveto comment un patronyme et un toponyme pouvaient avoir laissé une trace dans le vocabulaire de la danse.
Ce qu’il a bien compris, ce mauvais bougre, à l’esprit affûté et documenté, qui chinoise maintenant et va embrouiller ce qui ne mérite pas de l’être.
Entretenir un pastis entre la sissonne et la matchiche ?… entre vocabulaire de la danse et danse inscrite au vocabulaire ?… Alors que ces deux termes sont un apport considérable à son billet inexhaustif ?… !!!!!!
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* http://www.amicale-12rch.com/
** Pour Zerbinette, encore affamée de sigles trigrammés : ALC (= A la con !)
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